Silence radio depuis quelques mois. Me
revoilà avec un dernier billet avant les grandes vacances et la rentrée de
septembre.
J’ai retrouvé, la semaine dernière, une
coupure de presse qui date de l'automne 1973 et que j’avais soigneusement insérée dans un livre. Il s'agit d'un billet appelé Biais que signait l’ex-enseignant de français Renault Gaudet, collaborateur à La Presse à l'époque.
Je vous reproduis ici le billet en
question. Comme quoi 40 années peuvent s’écouler et on pourra toujours répéter
que plus ça change, plus c’est pareil.
« Définitions nouvelles
À partir de nouvelles optiques où se
situent certaines valeurs, nous apportons quelques idées que chacun pourra
compléter comme bon lui semble :
adolescente : personne qui veut être traitée – à peu de choses près –
comme une femme.
femme : personne qui veut être traitée – à peu de choses près –
comme un homme.
homme : personne qui veut être traitée – à peu de choses près –
comme un homme !
starlette : personne qui rencontre les producteurs…
actrice : personne qui rencontre les producteurs dans les studios.
écoles : garderies nationales
automobile : invention de l’homme qui se tue à jouir de la vie.
marijuana : populaire auprès des jeunes parce que défendue.
cigarette : peu populaire auprès des jeunes parce que permise.
belle-mère : espèce qui, à cause des idées nouvelles, est menacée de disparition.
société : bouc émissaire anonyme des avocats pour disculper les criminels.
hippie : condamne le système capitaliste mais, grâce « au pouce », voyage de Montréal à Québec aux frais… d’un capitaliste !
enfer : n’existe plus, au dire de plusieurs, alors que d’autres avouent « mener une vie d’enfer ».
publicité : système faisant croire au consommateur que plus il dépense, plus il
économise.
« pusher » :
assassin à long terme
chômage : comme la maladie, on aime en parler mais non en souffrir.
honnêteté : valeur située entre deux eaux puisque, au dire de plusieurs, toute
personne honnête est un « poisson ».
amour libre : deux mots contradictoires par définition. Tout comme les maisons
closes qui sont toujours ouvertes et les filles perdues que l’on retrouve
partout. »
Passez un bel été et je vous reviens en septembre!