mardi 10 juin 2014

Jeux de mots et de lettres de A à Z (1)



Il existe toute sorte de jeux de mots et de lettres qui ajoutent du piquant à notre belle langue. De nombreux auteurs se sont attardés à répertorier et à regrouper contrepèteries, calembours, charades, rébus, faux proverbes, cadavres exquis, etc.

Je vous propose une petite visite – en quelques billets – dans le fascinant monde des jeux de mots, lesquels manipulent soit des vocables, des lettres, des sons ou des sonorités pour former d’autres mots, phrases, messages sous-entendus, souvent cocasses mais souvent  réfléchis aussi.

L’acrostiche (n.m.)

L’acrostiche est un poème dont les premières lettres de chacun des vers forment ensemble un nom de personne, un mot ou une phrase. Quand on découvre un nom, il s’agit souvent du nom de l’auteur ou de celui de la personne à qui le poème est adressé. Un mot ou une phrase constitue parfois un message inséré à l’insu de l’œil non averti.

Le poète Guillaume Apollinaire s’éprend de Marie Dubois en 1899, et lui dédie cet acrostiche, souvent cité en exemple :

Mon aimée adorée avant que je m’en aille,
Avant que notre amour, Maria, ne déraille,
Râle et meure, m’amie, une fois, une fois,
Il faut nous promener tous deux seuls dans les bois
Alors je m’en irai plein de bonheur, je crois.

À l’opposé de l’acrostiche, on trouve le téléstiche qui forme un mot ou une phrase à l’aide des lettres finales de chaque vers du poème. Il se lit généralement de bas en haut.

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L’allographe (n.m.)

Une suite de lettres qui n’a de sens que si elles sont prononcées l’une après l’autre. Par exemple,
COQP (c’est occupé)
NRJ (énergie)
RG ( Hergé) - le créateur des Aventures de Tintin, a choisi son pseudonyme « allographique » en utilisant les lettres inversées de son vrai nom, Georges Remi.

On trouve aussi des allographes qui combinent chiffres et lettres :
A1 2 C4 (à un de ces quatre)
4rine (Catherine)

La langue des affaires y a recours aussi avec :
B2B (business to business)
P2P (peer to peer)

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L’anacyclique (n.m.)

Un anacyclique est un mot ou une phrase qu’on peut lire à l’envers comme à l’endroit, mais qui a une signification différente selon le sens de la lecture. Voici quelques exemples :
nez – zen
saper – repas
nom – mon
Léon – Noël
écart – tracé
Luc – cul
Retapé – épater
Ados – soda

On parle de phrase anacyclique quand on obtient une phrase grammaticalement correcte, mais qui a un sens différent en inversant l’ordre des mots.
Les phrases « manger pour vivre » et « vivre pour manger » et « travailler pour vivre » et « vivre pour travailler » en sont des exemples.

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L’ambigramme (n.m.)

Il s’agit moins ici d’un jeu de mots et davantage de l’expression graphique d’un mot qui, lorsqu’on le regarde sous une certaine symétrie ou un certain angle, donne le même mot. C’est la capacité de l’œil humain à déchiffrer des caractères stylisés qui permet la lecture des ambigrammes. Des exemples récents se sont retrouvés dans le roman Anges et Démons de Dan Brown, où il était question d’illuminati. L’illusion d’optique créée par la graphie permet de lire à l’endroit comme à l’envers le même mot. 

 
 





 

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L’anagramme (n.f.)

L’anagramme est un mot obtenu par la permutation des lettres d’un autre mot. Voici quelques exemples :

grenat
garent – gérant – argent – gréant – régnât – ganter – Tanger – ragent
écran
nacre – ancre – crane – rance – carne
aimer
Marie – maire – ramie
étrange
gérante – argenté
baignade
badinage
chien
Chine – niche
migraine
imaginer

Les auteurs, pour se nommer eux-mêmes ou désigner des personnages, se servent couramment de l’anagramme. Ainsi, Marguerite Yourcenar est le nom de plume de Marguerite de Crayencour et Paul Verlaine se mettait en scène dans ses poèmes sous le nom de Pauvre Lélian. 


Le gentleman cambrioleur Arsène Lupin des romans 
de Maurice Leblanc, se sert des pseudonymes Prince Paul Sernine 
et Don Luis Perenna pour changer d'identité et fausser les pistes 
de ceux qui le recherchent. 




À suivre…