La guillotine, cet instrument qui servait littéralement
à faire perdre la tête aux condamnés à mort, est une invention pensée par Joseph
Ignace Guillotin, médecin et homme politique français. Ce dernier voulait
alléger la souffrance inutile et rendre plus humaine
(vraiment ?) et plus propre l’exécution des coupables de délits.
En effet, avant l’utilisation de la première
guillotine en 1792, le condamné était soit décapité au sabre ou à la hache, écartelé,
brûlé au bûcher, pendu ou bouilli vif dans un chaudron. Plutôt salissant, en effet ! En dépit des nombreuses
protestations du sieur Guillotin, on utilisa son nom pour baptiser l’appareil
en question.
« Il
y a des hommes malheureux.
Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa
découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. » - Victor Hugo
Toujours par souci de propreté, Eugène
Poubelle, préfet de la Seine au 19e siècle, a consacré beaucoup
d’énergie à améliorer l’hygiène de la ville de Paris. On donna son nom au
contenant qui héberge impassiblement nos ordures et dont on ne saurait plus se
passer. Le québécisme « pourriel » est formé des mots
« poubelle » et « courriel » et désigne ce message
indésirable et non sollicité qu’on laisse choir sans l’ouvrir dans la corbeille
de l’ordinateur. Monsieur Poubelle était peut-être visionnaire, mais ce n’est pas
certain qu’il ait prévu l’utilisation de son patronyme dans le cyberespace.
Un tout récent ouvrage vient de
paraître sur les noms propres devenus noms communs. Son auteure, Christine
Masuy, a recensé 44 mots issus du nom d’hommes et de femmes dans la Curieuse histoire des noms propres
devenus communs. Utile pour découvrir l’origine du frisbee, du bottin, de la clémentine, de la pizza margherita, du violon d’Ingres, etc. – et pour faire un
peu de name dropping autour de la machine à café.
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