mercredi 12 mars 2014

Les cooccurrences… ne commencez jamais à écrire sans elles!


Souvent, en rédigeant une lettre, un rapport ou un document de quelque nature que ce soit, l’hésitation nous fait arrêter.  Quel verbe dois-je utiliser avec le mot collaboration? Quel adjectif décrit de façon précise cette collaboration?  

Notre premier réflexe est de se tourner vers le dictionnaire. Nous en ressortons ordinairement insatisfaits car l'exemple choisi pour illustrer le mot ne correspond pas à l'idée que nous voulions transmettre. Les cooccurrences, pour des raisons évidentes d'espace, ne s'y trouvent pas toutes.
 

En linguistique, une cooccurrence est la présence simultanée de deux ou plusieurs éléments dans un même discours. Ainsi, dans notre langage de tous les jours, il y a des mots que nous associons automatiquement à d’autres sans nous rendre compte que ce sont des cooccurrences. 

Par exemple, on dit semer la zizanie, vaincre sa timidité, relever un défi. On parle d'accommodement raisonnable et plus récemment d'un signe ostentatoire. Mais il arrive parfois que l'accouchement de ces verbes et ces adjectifs soit plus difficile qu'on le voudrait. C'est ici que le Dictionnaire des cooccurrences vient à la rescousse. Cet ouvrage existe depuis plusieurs années mais est plutôt méconnu des gens qui ne font pas un métier d'écriture ou ne sont pas appelés à rédiger souvent.


Pour revenir à la collaboration de mon exemple, le dictionnaire des cooccurrences me suggérera de l'entretenir, la maintenir ou la demander et elle pourra être active, étroite ou précieuse, etc.

Pour colliger ces cooccurrences, l’auteur du dictionnaire, Jacques Beauchesne, a lu, lu, et lu encore – crayon à la main – les œuvres des grands auteurs de la littérature française, des romanciers contemporains et de nombreuses revues dont la qualité de la langue est reconnue. Un véritable travail de bénédictin que tout le monde gagne à connaître. Tout d’abord en version papier, l’ouvrage est hébergé depuis un bon moment sur le site du Bureau de la traduction des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. 




Gros synonyme, cooccurrence douteuse...

Petite anecdote. Une enseignante de 5e année du primaire m’a un jour raconté qu’un de ses élèves avait rédigé un poème pour lequel la consigne était d’utiliser du vocabulaire enrichi. C’est ainsi que dans un poème, un gros nuage était devenu un nuage OBÈSE.  Hum… pas certaine que l’adjectif obèse et le substantif  nuage soient cooccurrents, mais je vérifie quand même : 
    

nuage


      beau, blanc, bleu, bleuâtre, clair, cotonneux, déchiré, doré,
      échevelé, effiloché, empourpré, épais, errant, fin, floconneux,
      grand, gris, gros, haut, immense, immobile, inoffensif, irisé,
      joufflu, laineux, laiteux, léger, lent, livide, lourd, mamelonné,
      menaçant, moutonné, nacré, noir, opalescent, opaque, orageux,
      pâle, petit, plat, pluvieux, pommelé, porteur de pluie, rapide,
      rond, rose, rougissant, roux, sombre, traînant, vaporeux, vaste,
      violacé; bas, élevés, rares.

      Chasser, dissiper, écarter, percer, regarder passer les ~s; 
      être chargé/couvert/enveloppé/environné /moutonné/ombragé/voilé de ~s.
      Des ~s bourgeonnent, courent (sur le ciel), couvrent (le ciel),
      crèvent, disparaissent, envahissent (le ciel), glissent, marbrent
      (le ciel), moutonnent (dans le ciel), obscurcissent (le ciel, le soleil),
      s’écartent (pour montrer le soleil), s’amassent, s’amoncellent,
      se déchiquettent, se défont, se déploient, se développent,
      se dispersent, se dissipent, se dissolvent, s’effilochent, se forment
      (en cumulus, etc.), s’effrangent, se fractionnent, se gonflent,
      s’enfuient, s’étirent, vont. 

C'est bien ce que je pensais, mais l'écriture poétique n'est-elle pas
justement libre de toute règle?

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mercredi 5 mars 2014

La publicité sur Facebook en presque français


Tout récemment, l’Office québécois de la langue française (OQLF) demandait à une commerçante de l’Outaouais de traduire la page Facebook de son entreprise puisque le contenu qui s’y trouvait était de nature publicitaire. 

Or, il appert que les articles de la Charte de la langue française traitant d’affichage public et de publicité doivent être respectés peu importe le support qu'on utilise (affiche, étiquette, site Web et même page Facebook…). Je l'ignorais.  C’est à la suite d’une plainte que l’OQLF a exigé que le commerce en question produise une version française de ladite page. 

Mais, de toute évidence, l'Office ne passe pas en revue toutes les publicités qu'on retrouve sur Facebook. Si vous avez une page personnelle, vous êtes probablement assaillis, comme moi, par cette colonne de publicités non sollicitées .  La qualité du français de certaines d’entre elles est un peu douteuse et  je sui praite à gajer ma chmise quelles on passer houtre le controlle de quallité de l'OQLF.

En voici quelques-unes qui ont attiré mon attention et que j'ai récupérées au fil des semaines :


J'éloge, tu éloges, elle éloge... sur les fruits anti gras.

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 La bible en ébénénisterie!

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 Un beau gros offre à installer?

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  Coup sur quoi, coup sur qui?

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 Hum... préfère mes rides finalement!

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 Même pas passé à un cheveu près...


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